Quotes Ruins
- Mathieu Cardosi
- Jul 26
- 2 min read
Critique de Diderot envers Hubert Robert (dit « Robert des ruines »), Salon de 1767 :
« ...Puisque vous êtes voué à la peinture de ruines, sachez que ce genre a sa poétique. Vous l'ignorez absolument ; cherchez-là. Vous allez le faire, mais l'idéal vous manque... Les idées que les ruines réveillent en moi sont grandes. Tout s'anéantit, tout périt, tout passe. Il n'y a que le monde qui reste. Il n'y a que le temps qui dure. Qu'il est vieux ce monde !
[...]
Je marche entre deux éternités. De quelque part que je jette les yeux ; les objets qui m'entourent m'annoncent une fin, et me résignent à celle qui m'attend. Qu'est-ce que mon existence éphémère, en comparison de celle de ce rocher qui s'affaisse, de ce vallon qui se creuse, de cette forêt qui chancelle, de ces masses suspendues au-dessus de ma tête et qui s'ébranlent ? Je vois le marbre des tombeaux tomber en poussière, et je ne veux pas mourir.»
Chateaubriand, « Des ruines en général », Génie du Christianisme, 1802 :
« Tous les hommes ont un secret attrait pour les ruines. Ce sentiment tient à la fragilité de notre nature, à une conformité secrète entre ces monuments détruits et la rapidité de notre existence. »
Johannes Sanbucus, 1564 :
« Le temps peut tout dompter, il voit tous les humains, Et tout cela encore qu'ils forgent de leurs mains
Pourtant l'antiquité entre tous honorable
Demeure avec le temps à jamais perdurable, Comme tu peux le voir, et les marbres gravés
Montrent la grande vertu des hommes éprouvés, Les grands arcs de triomphe et beauté des médailles,
Le visage gravé aux antiques médailles,
Témoignent aujourd'hui la grandeur des esprit, Dont encore en papier les noms ne sont écrits. »
Shakespeare, Sonnet 55:
Not marble, nor the gilded monuments
Of princes, shall outlive this powerful rhyme;
But you shall shine more bright in these contents
Than unswept stone, besmeared with sluttish time.
When wasteful war shall statues overturn
And broils root out the work of masonry,
Nor Mars his sword, nor war’s quick fire, shall burn
The living record of your memory:
’Gainst death, and all oblivious enmity,
Shall you pace forth; your praise shall still find room
Even in the eyes of all posterity
That wear this world out to the ending doom.
So, till the judgement that yourself arise,
You live in this, and dwell in lovers’ eyes.
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